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#205 : Martyrs

Aux yeux de l'Eglise, le mariage de Henry à Anne n'est pas légitime. Thomas More et l'évêque Fisher refusent toujours de reconnaître Henry comme chef suprême de l'Eglise Anglaise. En conséquence, tous les deux sont emprisonnés dans la tour de Londres et menacés de mort à moins qu'ils ne fassent le serment d'allégence.
En dépit de son mariage, Henry continue toujours de chercher d'autres belles femmes.

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Titre VO: His Majesty's Pleasure - Titre VF: Martyrs
Diffusion US: 27 Avril 2008
Diffusion FR: 16 Février 2009

 

Réalisé par: Ciarán Donnelly
Ecrit par: Michael Hirst
Acteurs secondaires: John Kavanagh (Le cardinal Campeggio), Gemma Reeves (Margaret More),  Anthony Brophy (L'ambassadeur Chapuys), Catherine Byrne (Alice More), David Alpay (Mark Smeaton), Padraic Delaney (George Boleyn), Bosco Hogan (L'êveque Fisher), Perdita Weeks (Mary Boleyn), Rod Hallett (Richard Rich)

GENERIQUE

 

Cromwell : Majesté. Sa Grâce, l’archevêque Cranmer, est ici.

Henry VIII : Votre Grâce.

Cranmer : Votre Majesté. Nous avons rencontré un grand succès dans le pays, tous ont juré fidélité à Votre Majesté en tant que chef de l’Eglise. Tous ont aussi approuvé votre mariage avec la reine Anne. Mais ni Fisher, ni Thomas More n’ont pu être persuadés. Néanmoins, ils prêteront serment à une partie de l’acte. Sir Thomas a déjà déclaré qu’il ne contestait pas l’acte de succession, et…

Henry VIII : Non. Il n’y aura pas de compromis. Si nous laissons ces deux-là prêter serment pour ce qu’il leur plait, et pas au reste, ils seront imités par d’autres. Dans cette affaire, Votre Grâce, ce sera tout ou rien.

Cranmer : Majesté.

Henry VIII : M. le secrétaire ?

Cromwell : Majesté. Dame Alice, la femme de Sir Thomas More, vous a écrit. Elle me demande de vous rappeler que son mari a été votre serviteur fidèle, et qu’il n’agit point par malice, mais qu’il suit les impératifs de sa conscience.

Henry VIII : Je connais très bien sa conscience. Il ne s’en est pas plaint pendant des années. Quand il a quitté son poste de chancelier, il m’a dit qu’il comptait se retirer du monde et vivre en accord avec son âme. Mais c’était un mensonge. Il a continué à écrire et publier des pamphlets sur moi et ma conscience. Il a rendu visite à Katherine. Il en a rallié d’autres à sa cause. Autrement dit, il n’a pas tenu parole. Qu’il en accepte les conséquences.

Cromwell : Majesté.

 

Thomas More a de la visite.

Valet : Sir Thomas, vous avez des visiteurs.

Alice : Merci. Thomas.

More : Margaret. Alice. (Il se précipite pour embrasser sa femme)

Margaret, l'enlaçant: Père.

More : Regarde-toi.

Alice : Alors, Thomas More, il faut croire que l’homme si sage pour lequel vous passiez joue à présent l’idiot dans cette prison répugnante, et se satisfait apparemment de la compagnie de souris et de rats.

More : Oh, ne sois pas ainsi. Croyez-moi, c’est l’une des meilleures cellules de la tour. En fait, officiellement, je suis un invité du geôlier qui vous a amenées ici. Je lui ai dit que si je montrais le moindre signe d’ingratitude envers sa grande générosité, il n’avait qu’à me jeter du haut de la tour.

Alice : Tu sais pourquoi nous sommes là.

More : Pour me voir, je pensais.

Alice : Oui. C’était pour te voir. Mais aussi, pour te demander de prêter serment pour que tu reviennes dans notre maison.

More : Alice, dis-moi une chose.

Alice : Quoi donc ?

More : Ce lieu est-il aussi proche du ciel que ma maison ?

Alice : Bon sang. Tu n’as que cela à dire ?

More : Tu as toujours été directe. Une qualité que j’ai toujours admirée chez toi.

Alice : Alors, laisse-moi te dire aussi directement, que Margaret et moi, ainsi que le reste de ta famille, avons tous prêtés serment sans en souffrir outre mesure.

More : J’ai toujours dis que je ne blâmais aucun homme, ni aucune femme ayant prêté serment. Mais moi, je ne peux pas.

Alice : Alors, tu ne penses qu’à toi. Si tu es poursuivi, tu sais très bien que tous tes biens seront confisqués par la Couronne et notre sort sera l’indigence.

More : Cette affaire m’a coûté plus de nuits blanches que toute autre.

Alice : Mais tu refuses de prêter serment !

More : Alice ! Je veux que vous compreniez, je vous en prie. Je ne… Je ne fais pas ça pour devenir un martyr. Je ferais tout mon possible pour accommoder le roi et ses désirs. Il faut se rappeler qu’il a un jour fait la promesse de ne jamais m’obliger à agir contre ma conscience. Je regarderai d'abord vers Dieu, et ensuite seulement vers lui. Alors, Margaret, ne sois pas triste. Et, Alice… Dis que tu n’es pas fâchée contre moi. Je t’en prie. Si tu pars, en me laissant le croire, je me sentirais… Encore plus seul qu’avant.

Alice : Non. Je ne suis pas fâchée contre toi. Mais j’ai peur. J’ai tellement peur.

 

Anne Boleyn, enceinte, est saluée de tous. Thomas Wyatt s'incline devant elle comme les autres, mais elle ne lui accorde même pas un regard. Elle entre ensuite dans ses appartements et commence à avoir des douleurs au ventre.

Sheldon : Qu’y a-t-il ? Milady ?

La reine regarde sous sa robe et ressort avec les doigts en sang. Elle tombe à terre.

Sheldon : Mon Dieu. Oh, mon Dieu. Va chercher le médecin.

Le roi vient voir sa femme allongée dans le lit.

Anne : J’ai perdu l’enfant.

Henry VIII : Oui. On m’a dit. Il n’y aura pas d’annonce publique.

Anne : Non. (Le roi sort de la chambre de la reine) Merci, Votre Majesté.

 

Fisher essaye de boire l’eau qui tombe dans sa cellule quand on ouvre la porte.

Cromwell, au garde : Restez là. (Il se retourne ensuite vers le prisonnier) Fisher, je vous apporte deux nouvelles. La première, le pape vous nomme cardinal. Mais la seconde est que le Parlement a décrété que nier la suprématie du roi en toute affaire est désormais un crime de trahison passible de la peine de mort. Donc, je vous le demande à nouveau. Reconnaissez-vous le roi en tant que chef suprême de l’Eglise, et prêtez-vous serment ?

Fisher : Vous connaissez déjà ma réponse.

Cromwell : Mes agents ont intercepté cette lettre. Son destinataire était l’empereur. Son auteur y supplie l’empereur d’envahir l’Angleterre et de restaurer ce qui lui plaît d’appeler la vraie reine et la vraie foi. Avez-vous écrit cette lettre ? Par conséquent, M. Fisher, vous serez accusé de trahison et vous serez jugé selon le bon plaisir de Sa Majesté.

Cromwell tape à la porte pour qu’on lui ouvre.

Fisher : M. le secrétaire, je vous remercie de m’avoir informé de ma nomination. Il n’y avait pas que des mauvaises nouvelles. (Cromwell part) Cardinal.

 

The More…

Katherine : Pardonnez-moi, M. l’ambassadeur, de vous recevoir ainsi.

Chapuys : Je suis triste de trouver Votre Majesté si souffrante.

Katherine : Est-ce si surprenant ? J’ai reçu la visite du Comte de Wiltshire et d’autres pour me faire prêter serment et me menaçant quand j’ai refusé. Boleyn a dit que je méritais l’échafaud.

Chapuys : Je suis d’avis que cet homme est un émissaire de Satan.

Katherine : Donnez-moi des nouvelles de ce pauvre Evêque Fisher.

Chapuys : Le Parlement a voté une nouvelle loi sur les trahisons qui rend tout refus malveillant de la suprématie du roi passible de la peine de mort.

Katherine : Pauvre Fisher. C’était un grand défenseur de ma cause. Il va mourir seul et humilié, dans une cellule de prison.

 

Thomas Boleyn, rend visite à sa fille Anne Boleyn.

Thomas Boleyn : Quelle est la cause ?

Anne : Il n’y en a aucune.

Thomas Boleyn : Bien sûr, qu’il y a une cause. Qu’as-tu fait pour tuer l’enfant ?

Anne : Rien. Je l’ignore. Croyez-moi, Père, j’ai été si vigilante.

Thomas Boleyn : Pas assez, apparemment. Désormais, nous devons être prudents, surtout toi. Tu ne dois pas perdre l’amour du roi. Ou tout sera perdu. Tout. Pour nous tous.

 

Le roi se promène à cheval avec Charles Brandon.

Henry VIII : Charles, j’ai une question à vous poser. Une femme vous a-t-elle jamais menti sur sa virginité ?

Charles : Sa virginité ? C’est plutôt l’inverse. Laquelle n’a pas menti à ce sujet ? Pourquoi cette question ? Veuillez me pardonner, Votre Majesté.

Henry VIII : Cela n’a pas d’importance. Je voulais la vérité, et vous me l’avez dite. (Quelqu’un à cheval  arrive face au roi) Qui vient ?

Garde : Descendez de cheval ! Descendez, maintenant ! A terre !

Les deux personnes descendent de cheval ainsi que le roi.

Henry VIII : Bonjour.

Homme : Bonjour, Votre Majesté.

Henry VIII : Comment te nommes-tu ?

Homme : William Webbe, Votre Majesté.

Henry VIII : Pas toi, ta jeune amie.

William Webbe : Bess, Votre Majesté.

Henry VIII : Lève-toi, Bess.

William Webbe: Je vous assure, Majesté, que j’ai une autorisation pour traverser la forêt de Votre Majesté. Je vous le jure, et je peux le prouver.

Henry VIII : Bonjour, Bess.

Bess : Votre Majesté.

Il l’embrasse.

Henry VIII : Viens avec moi.

Le roi emmène Bess avec lui.

Garde : En rang !

 

Le roi est au lit avec Bess.

Bess : Etes-vous vraiment le roi d’Angleterre ?

Henry VIII : Non, je te faisais marcher.

 

Rome…

Pape : Notre ami anglais écrit que Lady Anne ne donnera pas naissance, finalement. Il ajoute que le roi a déjà été infidèle. « Mais tout cela peut être sans conséquence, étant donné le caractère versatile du roi et l’adresse de Lady Anne, qui sait bien comment s’y prendre avec lui. » Vous et moi, Campeggio, avons réussi à éviter l’habilité des femmes. Le célibat est un immense réconfort.

Campeggio : Oui, Saint Père. Mais notre ami reste inquiet pour les vies de la reine Katherine et de sa fille, qui ne sont pas en sécurité tant que la concubine est au pouvoir.

Pape : Je ferais dire des prières pour nos chères sœurs, ainsi que pour le cardinal Fisher. Que le Seigneur lui donne le courage d’endurer ses tourments.

Campeggio : Oui, Saint Père.

Pape : Par contre…

Campeggio : Oui ?

Pape : Par contre, à l’époque, des fondateurs de notre église, on considérait cela comme un privilège d’être un martyr, comme Saint Pierre et les autres apôtres. Notre église a été fondée sur le sang de ces martyrs. Il est peut-être regrettable que vous et moi, à l’opposé du cardinal Fisher, ne puissions avoir la chance de mourir pour le Christ.

 

More écrit une lettre dans sa cellule quand on l’appelle.

Voix : Sir Thomas.

More : Oui, je suis là. Je suis là. Qui êtes-vous ?

Voix : John. Un serviteur de l’évêque Fisher, qui est détenu plus bas. Il vous demande d’être courageux.

More : Comment va-t-il ?

John : Pour être franc, il est vieux et mal en point. Il ne peut pas manger la nourriture, ici. Mais son esprit, lui, reste intègre.

More : Heureux de l’entendre. Mais pas le moins surpris.

John : Il veut savoir si vous avez l’intention de prêter serment, et à quelles conditions.

More : Dites-lui que je ne peux prêter serment sans que mon âme soit damnée pour l’éternité. Et je me refuse à cela.

John : Merci, monsieur. Je sais que cela redonnera courage à mon maître. Je dois partir.

More : Que Dieu vous bénisse.

 

 

Henry VIII : Dites-moi, M. Cromwell, Sir Thomas More continue-t-il à s’obstiner ?

Cromwell : Oui.

Henry VIII : Forcez-le à s’expliquer, ou son silence sera interprété comme de la malice. Je vous nomme vice-régent en affaires spirituelles. Je sais que vous êtes un laïc, mais dans cette affaire, je ne puis me fier à un homme d’église.

Le roi signe un document et le donne à Cromwell.

 

Anne Boleyn donne des documents à son père quand Madge Sheldon entre.

Sheldon : Madame, votre sœur est ici.

Mary, enceinte : Ma sœur.

Anne : Mary ?

Mary : Votre Majesté.

Anne : Tu attends un enfant. Comment est-ce arrivé ? Nous en ignorions tout.

Mary : Je me suis mariée.

Anne : Mariée ? Et… Qui est ton mari ?

Mary : Son nom est M. William Stafford.

Anne : Je ne le connais pas. Est-il à la cour ?

Mary : Il est… William est un homme de condition modeste, et dépourvu de fortune. Il sert comme soldat, à Calais.

Thomas Boleyn : Et le juges-tu digne d’être le mari de la sœur de la reine d’Angleterre ?

Mary : Oui, père. Car je l’aime, et…

Thomas Boleyn : Tu te trompes gravement. Tu l’as épousé en secret, sans demander notre approbation. Il est si insignifiant, que nous ne l’aurions jamais permis.

Mary : Père, en le voyant, vous verriez que c’est un homme bon, et honnête.

Thomas Boleyn : Puisque tu as agi sans me consulter, je supprime ta pension. Toi et ton homme bon et honnête, pouvez croupir en enfer, en ce qui me concerne.

Mary : Anne. Crois-tu qu’il m’ait été facile de trouver un mari bien quand on m’a traitée de grande prostituée ? Je me trouve chanceuse d’avoir trouvé William et de me savoir aimée.

Anne : Tu n’as pas demandé ma permission.

Mary : Dois-je le faire pour tomber amoureuse ?

Thomas Boleyn : Oui ! Nous faisons partie de la famille royale. Tout est différent.

Mary : S’il te plait. S’il te plait, ma sœur.

Anne : Ton mari et toi, êtes bannis de la cour.

 

Cromwell revient à la tour de Londres rendre visite à More.

More : Que puis-je faire pour vous ?

Cromwell : Cela m’aiderait beaucoup si vous pouviez me donner la raison ou les raisons vous empêchant de prêter serment.

More : J’ai vidé mon esprit de ce genre de choses, et je me refuse à contester les titres du roi ou ceux du pape.

Cromwell : Le roi vous accuse d’être borné et obstiné en refusant d’exprimer vos raisons. Vous devez avoir un avis sur cet acte.

More : Mon avis est que l’acte du Parlement est à double tranchant. Si un homme se prononce d’une manière, il trahit son corps. Et s’il se prononce de l’autre, il trahit son âme.

Cromwell : Mais si vous ne vous prononcez point, vous encourrez des peines. Sa Majesté m’a ordonné de dresser un acte de sanction sans procès. Cela rendra permanent votre emprisonnement.

More : Pauvre Alice.

Cromwell : Sir Thomas. Pourquoi ne pas prêter serment ? Des milliers l’ont fait. Nombreux sont ceux qui partagent vos croyances et votre foi. Mais pas vos scrupules.

More : Je dirai que certains l’ont fait par intérêt, et d’autres par crainte. Certains pensent qu’ils pourront se repentir plus tard, et que Dieu leur pardonnera. Et d’autres croient que s’ils disent une chose et en pensent une autre, leur serment vaut pour ce qu’ils pensent et non ce qu’ils disent. Mais je ne puis agir de la sorte sur un sujet aussi grave.

Cromwell : Dans ce cas, et en toute honnêteté, Sir Thomas, préparez-vous à en payer le prix ultime.

More : M. Cromwell, il n’y a vraiment aucune différence entre nous. Je mourrai aujourd’hui, et vous, demain.

 

Un bal est organisé à la cour.

Chapuys : Pardonnez-moi. N’êtes-vous point Margaret More, fille de Sir Thomas ?

Margaret : Si, Monsieur.

Chapuys : Je suis Eustace Chapuys, l’ambassadeur de l’empereur. C’est un grand plaisir de rencontrer une proche de Sir Thomas More.

Margaret : Merci, Votre Excellence.

Chapuys : Que venez-vous faire à la cour ?

Margaret : Je viens faire une requête à M. le secrétaire Cromwell. La majorité de nos terres ont été vendues, et ma famille est peu à peu poussée vers la pauvreté. L’état de ma mère se dégrade.

Chapuys : Je suis désolé de l’apprendre. Et de voir tout ce qui arrive dans ce royaume. Les bonnes gens semblent souffrir. Et les mauvaises, prospérer.

Anne Boleyn s’amuse en dansant avec Mark Smeaton.

Anne : Oh, Mark.

Mark : Majesté ?

Anne : Vous êtes un esprit libre. J’adore cela. Tout le monde, ici, me contraint. Personne ne comprend. Ne me quittez jamais.

 

George Boleyn vient voir sa sœur Anne.

George : Ma sœur ?

Anne : Je n’arrive pas à dormir. Excuse-moi.

George : Pourquoi cela ?

Anne : Je pense à elle.

George : A qui ? A qui penses-tu ?

Anne : A Lady Mary, bien sûr. Et à sa mère.

George : Katherine ?

Anne : Oui, Katherine. Qu’est-ce qui te prend ?

George : Je ne comprends pas. Quel mal peuvent-elles te faire ?

Anne : Tous les maux ! Tant que Mary est vivante, elle peut être reine.

George : Non. Non, non. L’acte se succession rend cela impossible. Elizabeth, ta fille, sera l’héritière de ce trône.

Anne : Mais le roi peut changer d’avis. Il peut faire ce qu’il lui chante, à présent. Il a le pouvoir absolu. Tu le sais bien. Ce qu’il donne, il peut le reprendre. Et ce qu’il a repris, il peut le rendre. Il peut encore faire de Mary la reine, malgré ma fille.

George : Pourquoi le ferait-il ?

Anne : Je l’ignore, mais je le crains. Voila tout ce que je sais de Mary. Elle signifie ma mort, et je signifie la sienne.

 

Thomas More prie dans sa cellule.

John : Sir Thomas.

More : John ? C’est bien vous, John ?

John : Mon maître, le cardinal Fisher, a été jugé coupable et sera exécuté demain. Il compte bientôt vous retrouver au ciel.

More : Dites-lui qu’il en sera ainsi, car étroite est la porte qui nous attend.  John ! John... Dites-lui qu’il mérite et recevra tous les bienfaits au ciel.

John : Oui, Monsieur. Que Dieu vous bénisse.

 

Le jour de la mise à mort de Fisher est arrivé.

Fisher, au bourrreau : Que Dieu vous bénisse. (Il bénit ensuite la foule) Vous voyez, je porte mes plus beaux habits, car aujourd’hui, c’est le jour de mon mariage avec Dieu. Bonnes gens, je vous demande d’aimer le roi, de lui obéir, car il est bon par nature, même s’il se trompe dans sa politique religieuse. Mais je suis condamné à mourir pour avoir souhaité maintenir l’honneur de Dieu et du Saint Siège. A présent, en bons chrétiens, je vous demande de prier pour moi. Je suis fait de chair, et je crains la mort comme tout homme. J’ai depuis longtemps accepté de mourir, si nécessaire, pour le Christ et son Eglise. Maintenant que le moment est arrivé, j’ai besoin de votre aide.

William Webbe : Que Dieu vous bénisse, cardinal Fisher.

Peuple : Que Dieu vous bénisse, cardinal Fisher. Que la paix soit avec vous !

Après avoir posé la tête sur le billot, le cardinal recommande son âme à Dieu.

 

Voix : Mais pas comme ça, espèce d’idiot ! Moïse ressemble à un tas de merde !

Campeggio : Saint Père.

Pape : Savez-vous qui est cet homme ?

Campeggio : Non.

Pape : Michelangelo di Ludovico di Lionardo di Buonarotti Simoni.

Campeggio : Michel Ange ? C’était lui ?

Pape : C’était lui. Nous lui pardonnons, car c’est un génie. Quel que soit le sens de ce mot.

Campeggio : Votre Sainteté, nous avons appris la mort du cardinal Fisher. Sa tête a été séparée de son corps avec une hache.

Pape : Je suis au courant. C’est un scandale. J’avais fait de Fisher un prince de l’Eglise mais cela n’a pas dérangé le roi Henry, qui est si profondément engagé dans le vice et la luxure qu’il ne connaît plus la raison.

Le pape soulève un voile qui cache le chantier de la Chapelle Sixtine. Campeggio pousse une exclamation d'admiration.

 

Cromwell : Majesté, maintenant que Fisher est mort, que devrions-nous faire de More ?

Henry VIII : Il faut persévérer, M. Cromwell. Il faut persévérer.

 

Margaret, fille de Thomas More rend visite à celui-ci.

Margaret : Père, que s’est-il passé ici ? Il me semble qu’ils vous traitent de façon encore pire qu’avant.

More : Ils ont pris mon poêle, quelques vêtements. Ma ration a été réduite.

Margaret : Père, comment pouvez-vous supporter…

More, l'interrompant : Margaret. Tu ne dois pas t’inquiéter. J’ai longuement songé à la passion et à la souffrance du Christ. Et je ne crains pas la mort. Je crains juste la torture. S’ils utilisent la violence pour me faire prêter serment, j’ignore si je serai assez courageux.

Margaret : Mais il n’est point besoin que vous souffriez. Prêtez serment, comme je l’ai fait. Comme tous l’ont fait. Faites-le, et votre corps sera sauvé.

More : Le salut de mon corps sera aux dépends du salut de mon âme.

Margaret : Non.

More : Si.

Margaret : Non. Aucun de nous ne le croit. S’il vous plaît, père. S’il vous plait. Au nom de l’amour que vous nous portez, ne nous faites pas ça.

 

Cromwell a de la visite.

Valet : M. le secrétaire. Sir Richard Rich.

Cromwell : Sir Richard. Je suis ravi de vous voir. J’ai un travail pour vous.

 

Le roi parle à la croix qu’il a dans sa chambre.

Henry VIII : Pourquoi ? Pourquoi doit-il se différencier des autres ? Pourquoi doit-il me faire injure ? Comment sa vanité est-elle plus grande que celle d’un roi ? Cela me perturbe. Cela pèse sur ma conscience et mon cœur est lourd, douloureux. Vous êtes le seul à qui j’en parle. Le seul à qui je me confesse. Je l’aime. Et je le hais. Je le hais autant que je l’aime, car il est l’esprit qui s’oppose. C’est à vous de juger si oui ou non, je dois l’avoir sur ma conscience.

 

Richard Rich rend visite à Thomas More.

More : Sir Richard, soyez le bienvenu. Ma cellule est devenue le lieu de rendez-vous des avocats.

Richard : Je crains, Thomas, de venir ici à contrecœur, car j’ai pour ordre de vous priver de tout livre, papier et autre matériel.

More : Cela est bien dommage. Donc, si c’est un ordre, je suppose… qu’on ne peut faire autrement. Faites, dans ce cas.

La cellule de Thomas More est vidée.

Richard : Puis-je vous poser une question ?

More : Seulement sous forme d’hypothèse, Richard. C’est préférable.

Richard : Supposons, alors, que le Parlement ait passé une loi établissant que moi, Richard Rich, j’étais roi, et que le nier serait une trahison. M’accepteriez-vous en tant que roi ?

More : Oui. Mais laissez-moi répondre par une autre hypothèse. Supposons que le Parlement ait décidé que Dieu n’était pas Dieu, et que s’opposer à cet acte serait une trahison. Affirmeriez-vous que Dieu n’est pas Dieu ?

Richard : Non, aucun parlement ne saurait faire pareille loi. Il n’a pas la compétence pour juger de l’existence de Dieu.

More : Le Parlement ne saurait davantage faire du roi le chef de l’Eglise.

Richard : Voilà, Thomas. Je pense que mon travail est fini.

 

La reine Anne est allongée dans son lit quand le roi vient la voir.

Servante : Votre Majesté, le roi est là.

Henry VIII : Mon Aimée. (Il s’assoit à ses côtés) Regardez-moi.

Anne : Etes-vous toujours épris de moi ?

Henry VIII : Oui, ma chérie. Je vous aime. Allez. Ne pleurez pas. Ne pleurez pas, ma chérie. Tout va bien. Tout va bien se passer.

 

Westminster…

Homme : Sir Thomas More, vous apparaissez devant cette commission sous l’accusation de haute trahison. Comment souhaitez-vous plaider ?

More : Je souhaiterais d’abord dire que je démens m’être opposé avec malice au mariage du roi et d’Anne Boleyn. Je ne me suis jamais exprimé contre. Je n'en ai parlé que quelques fois, entre mon âme, ma conscience, et moi. Et j’en ai souffert en retour.

Homme 2 : Mais vous avez rejeté avec malice l’acte de suprématie.

More : Non, je suis resté silencieux sur ce sujet. Eu égard à ce silence, aucune loi dans le monde ne peut prétendre à me condamner justement. A moins que vous me prêtiez d’autres paroles ou faits.

Homme : Votre silence peut être assimilé à une action.

More : Même dans ce cas, l’hypothèse d’un silence approbateur prévient l’accusation faite contre moi. "Qui ne dit mot consent".

Homme 2 : Et l’accusation du complot mené en prison avec l’évêque Fisher, un traître condamné ?

More : Je ne l’ai jamais vu en prison. J’ai juste parlé avec son serviteur de choses ordinaires. Et de recommandations, chose normale, au vu de notre longue amitié. 

Homme : Revenons à votre prétendu silence sur l’acte de suprématie. Nous croyons, en fait, que vous en avez parlé. Et nous avons un témoin. Faites entrer le conseiller juridique.

Voix : Faites entrer M. Richard Rich.

Homme : Richard, vous êtes sous serment. Veuillez dire à cette commission ce que l’accusé vous a dit su ce sujet.

Richard : Oui, monsieur. Nous avons jugé le Parlement inapte à faire une loi établissant que Dieu n’était pas Dieu. Et Sir Thomas a poursuivit en disant : « Le Parlement ne saurait davantage faire du roi le chef de l’Eglise. »

Homme 3 : Il a donc nié avec malice l’autorité du roi ? Dans ces mots ?

Richard : Oui, monsieur. Dans ces mots.

Homme : Je demanderai à la commission de me rendre un juste verdict. Je vous demande, messieurs, de déterminer si Sir Thomas More a conversé avec Sir Richard Rich de la manière qui a été rapportée. (Les deux hommes approuvent) Ainsi vous le déclarez coupable. Et Je vais prononcer un jugement contre le prisonnier.

More : Monsieur. Quand j’étais avocat, la règle voulait qu’on demande au prisonnier, avant le jugement, pourquoi il ne devait pas être condamné.

Homme : Alors, qu’avez-vous à dire pour votre défense ?

More : Merci. Selon moi, cette inculpation est basée sur un acte du Parlement qui va à l’encontre des lois divines et de la Sainte Eglise, dont la suprématie ne peut être contestée par nul prince mortel au moyen d’une loi. Elle revient… Elle revient au Saint Siège de Rome, à Saint Pierre et à ses successeurs, comme notre Sauveur nous l’a dit quand il était parmi nous. Ce royaume n’étant qu’une petite partie de l’Eglise, il ne peut instituer une loi dérogeant aux lois universelles de l’Eglise Catholique du Christ. En outre… L’Angleterre ne peut davantage refuser obéissance à Rome, qu’un enfant, envers son propre père.

Homme 2 : Nous voyons maintenant l’étendue de votre malice.

More : Non, messieurs ! Il ne s’agit point de malice ! J’espère que nous pourrons nous retrouver joyeusement au ciel. Et mon désir est que le Dieu Tout Puissant préserve le royaume du roi et qu’il lui envoie de fidèles conseillers.

Homme : Sir Thomas More, vous serez trainé sur une claie à travers la ville de Londres jusqu’à Tyburn, où vous serez pendu jusqu’à être à moitié mort. Ensuite, on vous éventrera vivant, on prélèvera vos entrailles, on les brûlera devant vous. On coupera vos parties génitales, votre tête sera coupée, et votre corps sera découpé en quatre morceaux.

Thomas More sort de la commission escorté par des gardes.

Enfant : Père. Bénissez-nous, père.

More : Je vous bénis, mes enfants. Réjouissez-vous, car je prie pour vous retrouver au ciel.

Margaret, réussissant à enlacer son père: Père ! Père !

 

 

Henry VIII : Quand a lieu l’exécution ?

Cromwell : Demain, Votre Majesté.

Henry VIII : Quelle date serons-nous ?

Cromwell : Le 6 Juillet.

Henry VIII : A quelle heure ?

Cromwell : A 10h, demain matin.

Henry garde longtemps le silence en regardant par la fenêtre, sous laquelle Anne rie avec son père et son frère.

Henry VIII : J’ai décidé de commuer la sentence en une décapitation. Dites-le au bourreau.

Cromwell : Oui, Votre Majesté.

 

Thomas More prie dans sa cellule. Le jour de sa mise à mort est arrivé. Il trébuche avant de monter.

More : Merci, Sir Humphrey. Mais la prochaine fois que je trébucherais, laissez-moi me relever seul du mieux que je pourais. (S'adressant à la foule) Je vous demande d’être mes témoins. Car je vais endurer la mort dans et pour la foi de la Sainte Eglise Catholique. Je vous prie avec sincérité de prier pour le roi et de lui dire que je suis mort, en fidèle serviteur, mais celui du Seigneur avant tout.

Bourreau : Je demande votre pardon et votre bénédiction.

More : En ce jour, tu me rends un service qu’aucun mortel ne pourra jamais me rendre. Ressaisis-toi. Ne crains pas de faire ton devoir.

Homme : Soyez béni, Sir Thomas !

More : Que Dieu soit avec vous !

Le roi crie au moment où Thomas More se fait décapiter.

 

FIN

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choup37, 19.04.2024 à 19:45

Maintenant j'en ai plus que deux, je joue aussi sur kaa

CastleBeck, Hier à 11:48

Il y a quelques thèmes et bannières toujours en attente de clics dans les préférences . Merci pour les quartiers concernés.

Viens chatter !